Adolescent rêveur, Paul avait eu un coup de foudre pour Les chants de Maldoror.
Depuis, il était titillé par le désir irrésistible de visiter Tarbes : il avait appris que Lautréamont y avait vécu quelque temps.
Mais, pas de chance, il était fauché comme les blés.
Aussi, clamait-il à tout bout de champ: « Non , vous n'aurez pas ma peau , j'irai à Tarbes ».
Un jour, quelqu'un lui ouvrit sa porte et l’aida à se trouver.
Du jour au lendemain, il s’acheta une conduite — je veux dire ... qu'il put s’acheter une voiture .
Et enfin, il fila plein pot à Tarbes.
Quelle déception quand il découvrit que Lautréamont n'y avait laissé aucune trace.
Alors, sans délai, il décida de se rendre à Montevideo : pour s’agenouiller devant le Monument aux trois poètes français qui ont vécu à Montevideo : Lautréamont, Jules Supervielle, et Jules Laforgue...
Grosjean comme devant, il n'eut plus qu'à rentrer en France, à la recherche d'une autre marotte.