Encrier 87

Textes de Sylvie Texte de Sylvie du 27 février - Jeu 4

Un petit lapin auquel l'enfant s'identifie inconsciemment attend sagement que ses parents viennent le chercher. Il se repose tranquillement au pied d'un arbre sûr de leur bienveillance et de leur amour à son égard. Il n'est pas sauvage,n'a peur de rien et s'il parait songeur, c'est parce qu'il pense au cadeau enveloppé dans un beau papier doré qu'il tient dans ses bras et qu'il aura plaisir à offrir à son aïeule à laquelle ils iront rendre visite à l'issue de la promenade.




Quelques semaines plus tard, lors d'une balade dans ce même bois avec sa tante et son grand frère, il s'attarde volontairement près d'un vieux chêne dont le tronc imposant est en partie recouvert de mousse épaisse qu'il souhaite arracher pour en recouvrir tout ou partie de son corps. Notre jeune coquin ne s'est pas aperçu que non loin de là il peut être observé depuis l'intérieur d'un tronc d'arbre où sa famille s'est installée afin de ne pas le perdre de vue.Il est donc rapidement stoppé dans son entreprise après une brève partie de cache-cache comme en organisent les enfants avec une malice d'autant plus grande que les adultes y participent sans bouder leur propre plaisir.




La petite tribu maintenant au complet poursuit son chemin tandis que notre" lapin " semble reconnaître le visage d'une voisine âgée qui le suit du regard au travers des hautes herbes de son jardin tout proche à la végétation luxuriante. Il fait mine de ne pas la voir; elle n'a probablement pas apprécié le jeu auquel il vient de se livrer bien qu'il ne soit ni mal intentionné , ni méchant. Il faut dire qu'autrefois il était interdit de lâcher la main des adultes pendant les diverses sorties.




Sans y faire de cas ,il regagne son" terrier" dans une quiétude totale que seuls peuvent éprouver les êtres attendus et aimés. C'est alors que s'engage une discussion familiale autour des vacances de l'été dernier en Bretagne. Il revoie dans son esprit les nombreux dolmens qu'il avait découverts à cette occasion et se plait à croire que trois d'entre eux se trouvaient dans un chemin d'herbes folles conduisant à la plage et surtout que chacun avait un visage humain sommant les passants de contempler la beauté du site.




Il se rappelle aussi d'un week-end dans les Landes au bord d'un lac où il avait imaginé voir réunis tous ceux qu'il aime, toutes générations confondues pour fêter son anniversaire tandis que sa soeur jumelle n'avait vu que des piquets en bois de formes , de grosseurs et de tailles différentes.




Sa maman tout en le complimentant pour son talent d'observation imaginative lui explique qu'il fait là comme avec les nuages qu'il aime passionnément regarder et décrire : " Oh ! voici la carte de l'Italie , une vaste chaîne de montagnes, un vol d'oiseaux en triangle, un coeur etc".Elle l'encourage à continuer tout en lui disant qu'il s'agit là de phénomènes que les spécialistes appellent des paréidolies mais que la connaissance de ce mot savant n'est pas pour l'heure de toute première importance.




Mais attentif et curieux de tout il dit alors:

- Paréi... quoi Maman ?

- Paréidolie

- Peux-tu l'écrire Maman s'il te plait pour que je le note sur mon cahier de vocabulaire ?

- Avec plaisir.

- Je recopie Paréidolie

- Oui, exactement .

- Est-ce un mot qui vient du latin ou du grec ?

- Du grec mon lapin chéri.

- Merci Maman je vais en parler à Papa et à mon frère .

Commentaires 1

  • Catherine

    Je t'ai suivie à la trace même dans les herbes folles , et j'ai fait un beau voyage

    Catherine

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