Encrier 87

Textes de Daniel Texte de Daniel du 12 mai

dans l'espace du plexiglass, l'unisexe est la norme des masturbations individualistes sans échange.





En prenant connaissance des phrases choisies, quelle surprise, que dis-je, quel choc ! Un éblouissement...Tracée par une plume sortie de l'encrier, elle m'a accroché par sa complexité; elliptique dans sa construction qui traite d'une forme plastico-érotique descriptive de notre monde métissé et multi-culturel.

D'abord le plexiglass. Est-ce la métaphore actualisée du caoutchouc synthétique ultra-mince habituel ?

Illogique, puisqu'on nous parle ensuite "d'individualisme sans échange" et que, disons-le, l'onanisme ne se conçoit, depuis son origine, que dépourvu d'accessoire-réceptacle, quelqu'en soit la matière constitutive.




On peut admettre, à la sortie de deux mois de confinement sévère, une part d'approximation chez

les auteurs-res de ce très court texte. Une forme d'ambiguïté que nous ressentons tous et toutes.

On peut donc poser, comme presque certain, que l'auteur-re de cette phrase hermétique a sérieusement envisagé le monde "d'après", dans le domaine libidino-pulsionnel s'entend, et qu'il/elle nous place, collectivement,devant un choix crucial : ou bien nous laissons aller les choses comme "avant" et les 10 milliards d'humains promis vont débarouler pour être au rendez-vous de 2050 !

Ou c'est une prophétie qui veut que nous tenions pour définitif que toutes les catastrophes abominables, les pagailles horribles et les virus tueurs sont les conséquences de la démographie galopante que nous entretenons, avec plaisirs partagés (donc doubles) depuis l'aube des temps.




Alors inclinons nous, chapeau-bas aux auteurs-res ! Leur vision prophétique nous montre la voie à suivre !

Plus de mélanges de gamètes, plus de "post-coïtum animal triste", plus d'hétérosexsualité dominante ni

d'homosexsualité militante. Les gènes des uns n'iront plus co-habiter avec les gènes des autres !

Et pour tendre vers la décroissance salutaire, jusqu'à la courbe plate, imaginons tout ce que nous

pourrions économiser : d'abord les layettes, roses et bleues, les landaus, les bagues de fiancailles,

et celles des mariages, les voyages de noces hors de prix sur les paquebots géants et les lunes de miel

dispendieuses au fond des suites royales donnant sur le Lido...

Mais aussi, au passage, fin des fivettes et des CECOS, des PMA, des GPA, des MST et des IVG.

Vous rendez vous compte ? Enfin le calme dans les foyers, les couples apaisés, des literies devenues inusables,

et l'abolition des divorces,inutiles depuis que les relations hors couple sont passées de mode...




Seulement voilà, les auteurs-res inspirés-es de la phrase initiale semblent préconiser, sans restriction,

que "l'unisexe", devenu la norme, la pratique générale en serait adoptée (à défaut de position précise) et deviendrait, pour ainsi pour dire, universelle que-dis-je, mieux, mondialisée !




Causette, dans son numéro d'avril, propose un article sur "l'asexualité" qui est, comme l'indique le 'a' privatif

l'absence de sexualité ou une forme de quasi-absence...Il y a toujours eu des asexuels-les, à toutes les époques et bien sûr on les nommait différemment : impuissants, frigides, etc...etc...

Dans l'article j'y ai retrouvé la pensée de nos sympathiques amis-es d'Encrier-87,et là,félicitations !

Vous êtes les témoins impeccables de notre époque, à la fois si belle et si foutraque, vous nous apportez l'essentiel de la pensée plexiglassante : "on se voit, on s'entend mais on ne se touche pas . . ."

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