Encrier 87

Textes de Liseroon Texte de Liseroon du 18 décembre

Quand je fais la girouette, c'est pour ne pas m'ennuyer. Je m'ennivre dans le vent. Tourne, tourne... Mais comme je suis mère, je dois aussi protéger mes filles. Même de mon côté girouette! Alors, comme je ne peux être autre chose que ce que je ne suis, je m'adapte: je suis la girouette-paratonnerre! Parce que personne n'est tout blanc-tout noir.

Je suis une petite girouette mère-poule. Marre qu'il n'y ait que des coqs sur les toits! Je revendique le droit aux poules d'y monter, même la nuit, en pyjama, pour crier haut et fort leur soif de liberté et tourner si bon leur semble dans les bras du vent!

Mais si l'orage se pointe avec son lot d'éclairs et de colère, alors je me fais paratonnerre. A l'abri sous le toit de mes ailes, la foudre ne pourra pas frapper mes enfants.

Je n'ai ni peur ni froid. J'aime le vent et la pluie; le soleil et les oiseaux rieurs qui viennent se percher sur ma tête de métal ou mon dos. J'écoute leur chant, j'observe la lumière qui change au grè du temps, je batifole avec le vent, ce grand voyageur. Il souffle dans mes plumes imaginaires et me donne la chair de poule! Il s'engouffre dans mes jupons de duvet blanc et me fait danser du haut de mon toit. Je tiens sur un pied en équilibre, dans les bras de mon amant, somnambule de l'invisible, entre deux mondes. Où est le problème? Je ne faillis pas! Le fer forgé qui me constitue a été chauffé à blanc dans des enfers rouges pour me donner ma force et mes formes.

Et depuis, dans mon corps de fer, noir, brûle un coeur ardent.

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