Encrier 87

Textes de Settimio Texte de Settimio - Jeu 5

Dans le silence de cette matinée pluvieuse, j'écris mon texte. En silence. J'entends juste mon stylo courir sur le papier ... ...

Dans le silence de ma nuit, j'ouvre les fenêtres du film de ma vie. En grand. Le parfum des souvenirs vient me chatouiller les narines, m'invitant à remonter le temps. Installé dans mon lit douillet, persuadé que mon subconscient ne m'imposera pas les plus terribles moments de mon existence, je n'hésite pas : je vais me permettre de réveiller les ombres du passé, même s'il est déjà un peu tard. Alors, je me plonge dans ce passé. Je tente de regarder avec mes yeux de la mémoire.

Des fragments d'enfance amusants, des lambeaux d'instants précieux, merveilleux me reviennent, arrivant pêle-mêle, me précipitant dans un bien-être oublié ces derniers jours. Je me surprends même à rire tout seul.

Je ne pense pas avoir été un enfant difficile à élever. Mes parents m'avaient inscrit au catéchisme. Je détestais le caté, pour moi véritable corvée ! Comme d'habitude, ce mercredi-là, mon papa m'a conduit jusqu'au bout du chemin de terre où il me laissait, le bâtiment où nous étions reçus se trouvant beaucoup plus bas. J'ai quitté la voiture sans motivation ; j'aurais préféré aller faire les courses avec papa, mais il ne me l'a pas proposé. J'ai pris la direction de la salle en bougonnant. Attiré par je ne sais quel phénomène, je me suis arrêté bien avant le point de rencontre, me suis assis dans l'herbe, ai patienté un bon quart d'heure et je suis remonté vers le bourg, sans crainte particulière. J'ai marché vers le magasin le plus riche en friandises et en gadgets, chez Madame B. J'ai pris soin de passer par derrière pour éviter la place de la mairie où il y avait toujours beaucoup de monde, tout en jetant cependant des coups d'oeil à droite, à gauche. J'ai sorti le petit billet donné par ma grand-mère de ma poche, j'ai acheté mes bonbons, en ai grignoté deux et j'ai rangé le sachet et ma monnaie dans mon sac à dos. Il était temps que je redescende vers le chemin de terre. J'ai repris ma place sur l'herbe ; les copains n'allaient pas tarder à sortir, mais je ne risquais pas de les croiser, leurs parents les attendaient toujours de l'autre côté, à l'autre entrée. Après dix minutes de pause et deux bonbons de plus, il fallait que je rejoigne papa. En effet, il m'attendait ... ...

Je m'endors sur cette image. Cette escapade dans le passé a été un réel plaisir. Je suis désolé pour vous, vous ne connaîtrez pas la fin de l'histoire qui me reste bien en tête pourtant. Mes yeux ne pouvaient plus lutter. Et dans le silence de cette nuit douce, le vent qui murmure va jouer avec mes rêves, qui, je sais, seront des rêves sucrés puisque papa sera là, près de moi !!!

Commentaires 2

  • Lilah

    Si on ne le savait pas que le sac aux souvenirs pouvait contenir des trésors de petits bonheurs immenses , si on ne le savait pas, que les écritures des gens inconnus pouvaient conduire dans des pays magnifiques de gourmandise et de délicatesse, cette histoire toute simple nous le démontrerait .
    Merci pour ce moment si doux

    Lilah

  • shane

    souvenirs d'enfances, des errances de l'existence, dans cette drôle de mouvance, qu'est la post adolescence. c'est toujours émouvant; tant pis pour la fin de l'histoire, sans doute n'appartient elle qu'à toi.

    shane

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