Réédition du billet du 8 décembre 2017
Écoutez Philippe Claudel
L'oiseau qui s'efface
Celui-là, c'est dans le jour qu'il apparaît,
Dans le jour le plus blanc.
Oiseau.
Il bat de l'aile, il s'envole.
Il bat de l'aile, il s'efface.
Il bat de l'aile, il réapparaît.
Il se pose. Et puis il n'est plus.
D'un battement, il s'est effacé dans l'espace blanc.
Tel est mon oiseau familier,
L'oiseau qui vient peupler le ciel de ma petite cour.
Peupler ? On voit comment...
Mais je demeure sur place, le contemplant,
Fasciné par son apparition,
Fasciné par sa disparition.
Henri MICHAUX : "la vie dans les plis."Poésie/Gallimard