Écoutez Jacques Henry Lévesque
Le vide
Il y souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible
Dans le trou il y a haine (toujours), effroi aussi et
impuissance,
Il y a impuissance et le vent en est dense,
Fort comme les tourbillons.
Casserait une aiguille d’acier,
Et ce n’est qu’un vent, un vide.
S’il disparaît un instant je me cherche, je m’affole .
Qu’est-ce que le Christ aurait dit s’il avait été fait ainsi ?
Les frissons ont en moi du froid toujours prêt.
Mon vide est un grand mangeur, grand annihileur.
Il est ouate et silence.
Un silence d’étoiles.
Et quoique ce trou soit profond, il n’a aucune forme.