D’UNE VOIX D’AUBE
La Voix est venue m’éveiller
fraîche et nue mouillée de rosée
d’avoir longtemps erré à travers les scabieuses
le fenouil l’absinthe étoilée.
Regard filant au ciel ainsi que vocalises
œil flottant sur la vibration de la clarté
je procède au partage des eaux
je rends sa rondeur à la Terre
et je remets en liberté les mots :
mots saumons qui remontent l’onde
mots lézards mi-nuit mi-soleil
mots muscat oracle des treilles.
Enfin usant d’un silence plein d’ailes
d’œillets de lavande et de thym
je fais à l’aimée encore en sommeil
dédicace de ce matin.
Marc Alyn, « Genèses », Le Scribe errant, in Les Alphabets du Feu Grand Prix de poésie de l’Acadé..., Le Castor Astral, 2018 (version définitive), page 189