—Non , non et non. Rien à faire . Je n’irai pas à Aveiro ni à Nazaré .
T’as beau exhiber ton grand sac de cacahuètes .
Là bas , le surf , c’est trop dangereux et l’eau est trop froide là-bas!
Ne compte pas sur moi .
Je tiens à ma peau .
C’est pas avec les queues de cerises que tu brandis que tu vas me faire changer d’avis !
J’ai d’autres projets pour cet été !
Arsinoé, incrédule, accuse le coup ; elle étranglerait bien Joaquim si elle s’écoutait :
— Quel ingrat! , lui qui me doit tout …!
C’est que depuis qu’elle a assisté , pas très loin des marais salants , à la lutte sans merci des meilleurs surfeurs du monde contre les vagues énormes de Nazaré , elle caressait le rêve de faire de son poulain un champion de surf hors-concours .
(Il est vrai que les organisateurs lui ont promis un pont d’or si elle réussissait à convaincre la nouvelle coqueluche du surf — Joaquim bien sûr— , de participer au prochain tournoi international : sachez qu’elle a cru bon de cacher soigneusement cet aspect financier au trop naïf Joaquim , mais bon : les affaires sont les affaires…)
Et voilà tout- à-coup que Joaquim s’entiche de Pétronille , une jeune pimbêche aux cheveux blonds , qu’il a rencontrée aux bal des pompiers d’Asnières l’automne dernier :
Pétronille est très fleur bleue et c’est à cause d’elle que Joaquim a troqué son addiction aux cacahuètes pour celle de la recherche … des trèfles à quatre feuilles !
De ce fait — imprévisible— Arsinoé a perdu tout pouvoir sur Joaquim .
Elle vient de le découvrir , elle ronge son frein et s’étrangle de fureur :
__ Qu’est-ce qu’il lui trouve à cette pécore gnan-gnan à souhait ?
— Et il croit vraiment que ça va lui porter chance ces putains de trèfles à quat’ feuilles , écume-t-elle
Et voilà que , à côté d’elle , le beau Luis , son dernier boy-friend, vient lui susurrer :
—- Cool ! cool ….
C’en est trop , hors d’elle , Arsinoé éructe :
— Crétin ,va te faire cuire un oeuf
Arsinoé vient de perdre d’un coup sa toute-puissance et elle a beaucoup de mal à surmonter son dépit :
en désespoir de cause ,elle se mord les poings en grognant ,
...tandis que Joaquim , tout frétillant , s’éloigne en compagnie de Pétronille qui roucoule avec ostentation , d’un faux(?) air ingénu .....
Luis , dépassé , désemparé , les bras ballants ,ne sait que faire : il pressent que ses jours sont comptés auprès de l’abrupte Arsinoé …
Quelle sera la suite ?
Facile à deviner :
Je prédis qu’avec son entregent inoxydable , l’intrigante Arsinoë va vite rebondir : __ — Soit un autre poulain à l’affût va rappliquer, pour être aussitôt pris en charge par l’entreprenante pygmalion.
— Soit le naïf Joaquim ,vite lassé des trèfles , retombera — est -ce son destin ? — dans les rets de la belle amazone .
(acceptera-t-elle alors de le reprendre dans son équipe?)
Bon vent , mes chatons …..
(mais que diable ,un peu d’indulgence : pourquoi , ci-dessus, affublè-je l’infortunée Arsinoé -- de tous ces qualificatifs ? Faut bien qu’elle vive !— dans ce monde cruel — scrogneugneu !!!)
Commentaires 1
Mazette! crêpe! Omelette!
Racine en a les bras ballants, suivant le chemin de LUIS;
Non, ne rien chercher, trouver: les vagues femmes sont indomptables, les hommes qui les aiment suivent ces marées montantes descendantes, les femmes ne cherchent plus à comprendre et échanger; juste, que chacun existe dans ce tout chaos. De ça, l'étoile née.