"bat le tambour...sonne le cor"
Moiteur allanguie en fin d'un jour rouge sang,
chaleur exhalée par les façades regardant
les enjambades vives de jouvenceaux frivoles.
La Ville, suffocante, croit s'endormir espérant
des rêves enfiévrés d'où les passions s'envolent !
(agouantes charnures, secrets désirs luxurieux)
Courtisane en longue robe de brocart, teint de lait
de la Madone, précieux et délicats sont ses traits.
Peintre affamé saurais-tu faire son portrait ?
Saisir en sa jeune beauté les grâces de son âge.
Nerveuse et souple est sa taille ; le port orgueilleux
de ton modèle, peins-le disciple du Caravage !
(l'ombre musse les spadassins portant l'estramaçon)
Passant par des venelles bruyantes de chansons,
retenant ses dentelles paraissant sous le vair,
elle fuit, tel le khamsin du désert poussiéreux ;
Sa bourse, avide de s'emplir aux ébats amoureux,
bat sa cuisse alliciant son ardeur mercenaire,
tant ardente est sa soif des génovinas d'or...
(sur les hautes murailles bat le tambour, sonne le cor...)
Agile, passant au large des obscures repaires,
capricante, sautant les ruisseaux amplis des restes
du jour. Moult façons connait d'échapper aux sicaires.
Nuit feras-tu s'accomplir son baroque destin ?
Soumise aux alberghi, à l'encan de leurs gestes,
quand, ripailles servies, ribaudes verminent en festins...
(passions, fortunes, puissance, tout est dans l'almageste)
Gentes Dames oyez ! "vainement le coeur manifeste
en battant la chamade à l'acmé du chagrin,
qui, prenant le Céladon l'emporte comme peste !"
Osez vos envoûtures drôlesses, oeuvres du Malin...
Vertiges du Plaisir, indicibles bonheurs des caresses.
Onc Vie n'a offert tant de voluptés célestes...
(saturnales hétaïres s'éperdant aux matins...)
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