Si nous devions partir loin d’ici, ma mie, où voudrais-tu que nous allions ? S’il te plairait que nous larguions les amarres, nous cinglerions vers des rivages inconnus, par delà le vaste océan. J’armerais pour toi le plus somptueux des bâtiments, celui des filles de La Rochelle. Avec elles nous irions faire la course dedans les mers du Levant.
Si leur clinquant vaisseau l’était trop pour toi, alors nous prendrions un gréement à ton gré, à peine un esquif, presque une coquille de noix. Nous y embarquerions juste toi et moi.
Ça y est, l’ancre est levée. Ballotté par les vagues, notre navire serait bientôt en perdition. Sur la mer houleuse se déchaînant sous l’assaut des vents contraires, notre coquille de noix serait soulevée au sommet de crêtes écumeuses puis plongerait subitement au creux des rouleaux en furie. Qu’importe ! Nous serions ensemble. Bien au chaud, comme des châtaignes dans leur bogue. Bien au chaud, comme des oisillons dans leur œuf.
Et lorsque nous accosterions enfin sur une plage de sable fin, nous sortirions de notre coquille, et parés de nos plus beaux atours, tel le paradisier exhibant ses plumes chatoyantes de saphir, de rubis et d’émeraude, tous se courberaient à tes pieds, du plus majestueux des palmiers au coquillage le plus humble.
Commentaires 2
très joli texte qui nous emmène au soleil, au pays des couleurs
Rêve de voyage romantique .
Conditionnel oblige : se réalisera - t'il ?