Sur le métier à tisser, une toile était en cours. Faite de ses fils de trame à lui et de ses fils de chaîne à elle, chacun apportait sa part d'histoire. Le tissage des deux produisait un étonnant mélange. Chacun de son côté eût été fragile. Les deux fils réunis semblaient désormais former un maillage indestructible. Ce serait leur toile de tente à eux, où se sentir protégés, à l'abri du temps et des coups durs. Ils pourraient l'agrandir à leur souhait pour abriter leur proche ou transporter du bois, de vieux objets. Elle pourrait servir à grimper dans les arbres, à couvrir le sol pour planter des salades ou des Cosmos. Pour se coucher sur la terre et regarder l'infini du ciel au dessus d'eux. Compter les étoiles ou saluer la lune étincelante.
Dans la nuit de leur vie, pointait par intermittence un minuscule espoir, telle une lueur encore indistincte au milieu des bois. Ils savaient qu'en avançant vers elle, tout doucement, côte à côte, ils la verraient de mieux en mieux. Elle guiderait leurs pas. Mais ils craignaient qu'elle ne disparaisse, si lointaine, si indistincte encore.
Commentaires 4
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J'aime !
J'ai envie de le mettre sur le métier à tisser avec la chanson de Barbara: " Pierre "; même intense douceur .
Merci
tenir tenir tenir
résister à l'emprise de
ouf tu écris je respire
comme cet amour touche.
Une belle metaphore ( c'est comme ça qu'on dit ?) Sur la vie et l'amour.