Encrier 87

Textes de Sylvie Texte de Sylvie du 13 mai

Te souviens-tu, mon amour, de ce mois de Juillet où nous avions décidé de louer la péniche de Gustave pour longer le canal du Midi en amoureux ? Nous avions pris soin de prévoir des moments de repos sur le pont, les doigts de pied en éventail en gobant les mouches sous le soleil , et de nous réserver des temps de méditation où nous nous entrainerions à cette pratique exigeante mais utile pour consumer les frustrations, les colères accumulées pendant l'année et ces petits riens que la routine nous impose parfois à notre insu.




Les jeux d'argent ne nous auraient pas manqué puisque nous n 'avons pas l'habitude de nous y adonner, conscients qu'ils peuvent conduire à une addiction ayant déjà mené bien des personnes à la ruine.




Nous avions pourtant caressé l'idée de nous rendre à Capoue, l'Italie étant parmi nos destinations préférées pour les vacances d'été mais les nombreuses et lourdes obligations des mois passés nous avaient contraints à une tension constante avec des pointes de vitesse excessive au quotidien. C'est ainsi que nous sentions le besoin de nous apaiser, de contempler la nature admirablement décrite par Christian Bobin. Nos esprits étaient aussi fatigués par l'agitation urbaine avec, sur différentes places, des échauffourées d'une violence extrême entre policiers et jeunes gens vêtus de sweats noirs à capuche et de jeans moulants.




Puis en un instant, tout a basculé. Un malaise t' a brusquement frappé alors que nous terminions de déjeuner dans un restaurant loin de notre domicile. Les secours sont venus te chercher pour te conduite à l'hôpital le plus proche .




Un voile de larmes a recouvert mes yeux. J'étais ISOLEE, j'avais du BLEU A L'AME, j'étais en transit et je ne savais pas comment cette soudaine mésaventure allait se terminer.




Après une hospitalisation, tu es sorti guéri.Nous nous sommes retrouvés comme le jour de notre mariage où, au son des grandes orgues, nous nous étions promis de rester mari et femme éternellement. Le soleil brillait, projetant ses rayons sur un panneau en acier inoxydable, le ciel était sans nuage et nous ne nous interrogions ni sur le présent, ni sur la vie d'après.

Un tendre baiser occupait tout l 'espace.

Commentaires 1

  • RUSSELOUP

    J'entends en échos la chanson l'herbe tendre interprétée par Michel Simon et Gainsbourg. Célébration du moment. Merci. De cette humilité.

    RUSSELOUP

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