Rencontre avec Philippe Jaccottet
Écoutez Lionel Parlier Lecteur audio intégré L’ignorant Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance, plus j'ai vécu, moins je possède et moins je règne. Tout ce que j'ai, c'est un espace tour à tour enneigé ou brillant, mais jamais habité. Où est le donateur, le guide, le gardien? Je me tiens dans ma chambre et d'abord je me tais (le silence entre en serviteur mettre un peu d'ordre), et
Écoutez Lecteur audio intégré Que la fin nous illumine Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres, laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens, vouer ma faiblesse et ma force à la lumière : et que je sois changé en éclair à la fin. Moins il y a d’avidité et de faconde en nos propos, mieux on les néglige pour voir jusque dans leur hésitation briller le monde entre le matin ivre et la
Écoutez Jacques Bertin Lecteur audio intégré Les nouvelles du soir À l'heure où la lumière enfouit son visage dans notre cou, on crie les nouvelles du soir, on nous écorche. L'air est doux. Gens de passage dans cette ville, on pourra juste un peu s'asseoir au bord du fleuve où bouge un arbre à peine vert, après avoir mangé en hâte ; aurais-je même le temps de faire ce voyage avant l'hiver, de
PHILIPPE JACCOTTET •• PARLER (EXTRAIT) 3 Parler pourtant est autre chose, quelquefois, que se couvrir d’un bouclier d’air ou de paille… Quelquefois c’est comme en avril, aux première tiédeurs, quand chaque arbre se change en source, quand la nuit semble ruisseler de voix comme une grotte (à croire qu’il y a mieux à faire dans l’obscurité des frais
Semaison I Nous voudrions garder la pureté, le mal eût-il plus de réalité. Nous voudrions ne pas porter de haine, bien que l'orage étourdisse les graines. Qui sait combien les graines sont légères redouterait d'adorer le tonnerre. II Je suis la ligne indécise des arbres où les pigeons de l'air battent des ailes : toi qu'on caresse où naissent les cheveux... Mais sous les doigts déçus par la
Je sais maintenant que je ne possède rien pas même ce bel or qui est feuilles pourries Encore moins ces jours volant d’hier à demain à grands coups d’ailes vers une heureuse patrie ——————————————— Elle fut avec eux, l’émigrante fanée la beauté faible, avec ses secrets décevants vêtue de brume. On l’aura sans doute emmenée ailleurs, par ces forêts pluvieuses. Comme avant ———————————————— je me
1-Texte de Gustave Roud "Je crois que pour notre être intérieur tout existe simultanément depuis toujours et que seule une lumière fragmentaire, en éclairant tantôt l’une, tantôt l’autre des diverses parties de ce tout, nous donne l’illusion d’un déroulement temporel. Je crois que nous pouvons rejoindre parfois, en des minutes privilégiées, une sorte d’état second qui nous donne accès à la
Paul Castella demanda en 1966 à Philippe Jaccotet un avant-propos à son édition des Hymnes à la Nuit de Novalis, dans une traduction de Gustave Roud. L’ouvrage, tiré à 187 exemplaires, est accompagné d’une suite de lithographies d’Albert-Edgar Yersin (1905-1984). Extrait de cet avant-propos Le 17 novembre 1794, Novalis a rencontré Sophie von Kühn ; ils se fiancent secrètement le 15 mars de l’année
Chanson Qui n'a vu monter ce rire comme du fond du jardin la lune encore peu sûre ? Qui n'a vu s'ouvrir la porte au bout de l'allée de pluie ? (Ah ! qui entre dans cette ombre ne l'oublie pas de sitôt !) -- Les bras merveilleux de l'herbe et ses ruisselants cheveux, la flamme du bois mouillé tirant rougeur et soupirs... (Qui s'enfonce dans cette ombre ne l'oubliera de sa vie .)