Masaccio-Eve chassée du Paradis terrestre
J'ai trouvé cet écrit de Jean-Paul Marcheschi :
Extraits de Autres Sommeils (notes sur le Pharaon noir) :
Il faut en revenir au chant, au chant noir, à cette technique vocale, singulière et retorse, si difficile à saisir des cantaors andalous.
Mon Pharaon noir a surgi du registre sombre de la voix telle qu'on l'entend dans le cante rondo.
Il faut revenir à cette nuit du mois d'août 1922 à Grenade, lors du premier festival de canne rondo organisé par Manuel de Falia et Federico, Garcia Lorca.
Après le dîner, Manuel de Falla vient d'exécuter dans son carmen de Grenade la version pour piano des Nuits dans un jardin d'Espagne, devant Manuel Torres, le génial cantaor.
Manuel Torres (s’adressant à Falia)
— Maître, ce soir, vous avez eu le duende.
—Mais qu'est-ce que le duende ?
—Le duende, c’est faire remonter dans la voix le buste (tronco) du pharaon noir.
Il est des phrases étranges qui peuvent changer le cours d'une vie.
Le point de départ —l’appel secret —de toutes mes œuvres depuis des années se tient dans cette métaphore sonore.
Le corps noir, le corps sculpté qui se dresse dans la chambre des époux est né d'une comparaison.
Disproportion entre la fragilité d'un tel départ, qui n'est qu'à peine une image, et l’avalanche torrentielles de signes, de corps, de figures qu’elle a fait naître
Page 232 du livre Jean-Paul Marcheschi, édité en 2001 chez Somogy .