Alexandre Vialatte a assuré une chronique hebdomadaire pour le quotidien La Montagne . La chronique du 17 mai 1966 , Chimies oniriques de la mer, commence ainsi :
"Rien n'est plus étrange que la mer. Elle part, elle vient, repart, revient, elle se berce ; et elle fait des songes. Elle rêve des îles, des ports et des soleils couchants ; au sud, à l'horizon, elle rêve Alexandrie, mirage nacré, impalpable vapeur, jeu d'étincelles ; au nord, houleuse et couleur de hareng, elle rêve de grands clairs de lune, et les phares de la côte anglaise. Elle rêve les jonques et les lanternes vénitiennes, les éponges et les madrépores, elle rêve de tout, elle se nourrit de reflets et rejette des coquillages, des baleines mortes et des cadavres de marins ; elle enfante surtout les nuages, formes mouvantes comme les sculptures de Brancusi, qui s'entreffacent et s'entre-engendrent à la façon des musiques de Mozart : la mer est un sculpteur abstrait."
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