Association Encrier - Poésies

Rencontre avec Kenneth White Rencontre avec Kenneth White : Poème esquimau et Le goéland préchantre

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Illustration de Jorge Camacho

Dans son livret La Danse du chamane sur le glacier publié en 1996 chez L'Instant perpétuel avec des illustrations de Jorge Camacho , Kenneth White cite ce Poème esquimau :

La Mouette

elle qui

fend l’air avec ses ailes

au-dessus de nos têtes

toi mouette là-haut

fonds sur moi

tes ailes sont rouges

là-haut

dans la fraîcheur

                 ayaya ! ayaya !

afin de donner un exemple de la "correspondance entre ce vieux chamanisme et (s)a propre expérience d'autrefois" et il donne ensuite "les premières lignes du premier poème qu'(il) a conservé"" le goéland préchantre" :

Le goéland préchantre

Toi là-haut dans l’église tangante des éléments

moteur et mu

blanc comme un fantôme , gras

comme les mamelles de l’obscure Femme-Terre

avec en toi , l’ami , un cri

qui éveillerait toute grande , en fût-il une

la porte endormie de l’Eden

ou les cuisses du monde blanc

donne-nous le ton donne-nous au moins la note

le bruit initial

et c’est nous qui feront les psaumes qu’il nous faut

avec ce que nous pouvons savoir et ce que nous sommes

Kenneth White

cité dans La danse du chamane sur le glacier 1996 L'instant perpétuel )

Puis il ajoute :

"Je précise que j’ai écrit « Le goéland préchambre environ quinze ans avant d’avoir pris connaissance de l’invocation inuit"

Christian Nicaise , sur le site de l'Instant perpétuel' , dans un texte dans lequel il détaille la genèse du livre, précise :

Kenneth White, à qui j’avais demandé un petit texte de présentation de La Danse du chamane... définit ainsi son livre:

“Un peu essai, utilisant des informations d’ordre ethnologique; un peu autobiographie, puisant dans ses propres expériences; mais surtout prose poétique et extravagante, La danse du chamane... vise une sorte de chamanisme abstrait, et ouvre un espace existentiel et intellectuel à la fois archaïque et puissamment moderne. Il s’agit, en somme, d’un manifeste géopoétique.”