Texte de Noëlle Guibert, conservatrice en chef chargée des collections de la Comédie-Française :
La date du 17 février 1673, jour de sa mort, conserve le souvenir de ce deuil, scrupuleusement rapporté par le comédien Charles de La Grange dans son célèbre Registre journalier.
À la page de la date fatale, après la mention de la création de la « Pièce nouvelle et dernière » un carreau grisé signale le récit bref et retenu de la mort de Molière.
« Ce mesme jour après la Comédie »
Le Registre dit de La Grange, véritablement intitulé : Extrait des recettes et des affaires de la Comédie-Française depuis Pasque de l'année 1659 …est un petit volume in-quarto de 24 cm de haut, la couverture-portefeuille est de parchemin, jadis fermée par un lacs de cuir.
Les Comédiens Fançais n'en firent l’acquisition qu'en 1785, pour la somme de 2450 livres, auprès d'un descendant du frère de La Grange."
(Noëlle Guibert)
Les textes ci-dessous sont extraits de Les plus belles pages manuscrites de l'histoire de France ,BN et Robert Laffont , Collection La Mémoire de l'Encre, pages 162,164,165)
Registre (Manuscrit autographe)-Bibliothèque de la Comédie Française
"Ce même jour, après la Comédie, vers les 10h du soir, Monsieur de Molière mourut dans sa maison rue de Richelieu, après avoir joué le rôle du Malade Imaginaire, fort incommodé d'un rhume et d'une fluxion de poitrine qui lui causait une forte toux, de sorte que dans les grands efforts qu'il fit pour cracher, il se rompit une veine dans le corps et il ne vécut pas plus d'une demi-heure ou trois quarts d'heure après la rupture de la veine. Son corps est enterré à Saint-Joseph sur la paroisse de Saint-Eustache. Il y a une tombe surélevée d'un pied hors de terre.
Dans le désordre où la troupe se trouva après cette perte irréparable, le Roy eut dessein de joindre les acteurs qui la composaient aux Comédiens de l'Hôtel de Bourgogne."
