Écoutez Michel Bouquet
Mais Toi, quand viendras-tu ?
Un jour, étendant Ta main
sur le quartier où j’habite,
au moment mûr où je désespère vraiment ;
dans une seconde de tonnerre,
m’arrachant avec terreur et souveraineté
de mon corps et du corps croûteux
de mes pensées-images, ridicule univers ;
lâchant en moi ton épouvantable sonde,
l’effroyable fraiseuse de Ta présence,
élevant en un instant sur ma diarrhée
Ta droite et insurmontable cathédrale ;
me projetant non comme homme
mais comme obus dans la voie verticale,
TU VIENDRAS .
Tu viendras, si tu existes,
appâté par mon gâchis,
mon odieuse autonomie ;
sortant de l’Ether, de n’importe où, de dessous
mon moi bouleversé , peut-être ;
jetant mon allumette dans Ta démesure,
et adieu, Michaux.
Ou bien, quoi ?
Jamais ? Non ?
Dis ; Gros lot, où veux-tu donc tomber ?
Ce poème figure page 98 dans "Plume précédé de Lointain intérieur ", collection Poésie chez Gallimard