Encrier 87

Texte écrits en juin hors atelier avec pour inducteurs : IF de R. Kipling, Saturne de Brassens, phrase de M.Duras Texte de Daniel : un peu . . . ? beaucoup . . . ? pas du tout !

: un peu . . . ? beaucoup . . . ? pas du tout !

je n'ai jamais écrit, croyant le faire . . .



je n'ai jamais aimé, croyant aimer . . .



je n'ai jamais rien fait . .. .



qu'attendre devant la porte fermée . . .

Marguerite Duras

Belle Amie, que t'advient-il ? Pourquoi ce renoncement ? Qui veut te faire renoncer ? Où est ce feu qui a toujours brûlé en Toi ? Et pourquoi détruit-tu tout ce qui a fait ta vie, tout ce que Tu nous a laissé au fil des temps ? La vie ne serait qu'illusion ? les espoirs sont devenus inexistants ; à ce constat d'échec faut-il ajouter l'inanité de toute une vie ? la tienne...ou, peut-être, les nôtres...



Refuser l'acte d'écrire c'est refuser les mémoires dispersées, penser que l'Amour n'est qu'aveuglement et inutilité, et aimer ce serait connaitre et tout oublier aussitôt ? Et, Belle Amie, faudrait-il attendre une vie pour comprendre et accepter que, l'attente, toutes les attentes, seront vaines ?

Ta vie fut longue, riche, peuplée de rencontres étonnantes, enflammées et quelquefois violentes... Veux-tu que nous croyions, nous tes amis, qu'il faut attendre devant une porte, fermée. Toi qui les a toutes forcées ! Toi qui fut écrivaine, journaliste, philosophe,Toi qui t'es battu pour les droits des femmes, Toi dramaturge et scénariste, et, par dessus tout, romancière ! Comment pourrons nous jamais t'en remercier ?

Merci à Toi Belle Amie qui naquit si loin, si près du grand Océan, qui traversa le Monde et qui eut l'audace de dire à Dieu : "Je me donne !" avant de disparaitre... Pourquoi ?

L'Amour sans le sexe s'appellerait Amitié . . .

L'Amour est fou, fou, il prend tout, donne tout, reprend tout et s'enfuit...Et pour qu'il dure, pour le goûter...un peu, il faut le multiplier, le polycopier, le décalquer...Et les confondre toutes pour mieux les oublier...

Belle Amie tu effeuillas, toujours, cette fleur que l'on caresse, à laquelle on parle, et qui écoute, et qui répond : "un peu ? beaucoup ? pas du tout !"

Peut-être sont-ce ces "pas-du-tout", tellement répétitifs qu'ils t'on imposé d'attendre devant 'la' porte fermée, la dernière, celle qu'on ne franchit qu'une fois... la dernière...

Ton attente fut-elle longue ? Nous, nous ne savons pas...pas encore...

Alors...au revoir Belle Amie, pour ailleurs, pour plus loin, du plus loin que nous revienne les ombres de nos amours anciennes, du plus loin du premier rendez-vous, de là-bas où toutes les questions obtiennent : "...beaucoup..."

                                          @

Commentaires 2

  • jacqueline

    J'entends ce texte comme un cri d'incompréhension et de souffrance pour Marguerite dont tu admires la vie.
    Ta sensibilité ( masculine) à fleur de peau dans ce texte, que tu ne peux ou ne veux contenir me touche beaucoup, elle respire tellement la sincérité !

    jacqueline

  • Jacques

    Ton texte m'a donné envie de relire "Les petits chevaux de Tarquinia".
    Jacques

    Jacques

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