Monet-Lilas au soleil
Impressionnisme
Le peintre a rendu pour nous
du lilas le profond vertige
et brossé sur la toile les escarres
de sa gamme de couleurs sonores.
De l’huile il capte l’épaisseur
et la canicule de l’été
par la moelle liliale échauffée
se dilate dans la touffeur.
Puis l’ombre… l’ombre tourne au violine !
Gandins et caniches…soufflés comme allumette !
On se dit : les maîtres queux en cuisine
préparent de succulentes palombes.
Ici l’on devine une escarpolette
ou des voiles à peine esquissées…
et dans ce chaos ombreux
déjà le bourdon mène le jeu.
23 mai 1932
Traduction de Christiane Pighetti
Ossip Mandelstam-Nouveaux poèmes 1930-1934-page80-édition Allia