Association Encrier - Poésies

Ossip Mandelstam Rencontre avec Ossip Mandelstam : L'oreille tend sa fine voile (1910)

L’oreille tend sa fine voile,

le regard élargi se vide.

Et nage à travers le silence

le chœur muet des oiseaux de minuit.


Je suis aussi pauvre que la nature

et aussi simple que le ciel,

et ma liberté n’est qu’un spectre

comme les voix des oiseaux de minuit.


Je vois la lune sans souffle

et le ciel plus mort que la toile :

O toi, vide, j’accueille

ton monde maladif et étrange.

Poème de Mandelstam (1910)-Traduction de François Kérel

Autre traduction du 1er quatrain ::

L’ouïe fine tend la voile

le regard dilaté se vide

Et le coeur inaudible des oiseaux

nocturnes plane à travers le silence.