L’oreille tend sa fine voile,
le regard élargi se vide.
Et nage à travers le silence
le chœur muet des oiseaux de minuit.
Je suis aussi pauvre que la nature
et aussi simple que le ciel,
et ma liberté n’est qu’un spectre
comme les voix des oiseaux de minuit.
Je vois la lune sans souffle
et le ciel plus mort que la toile :
O toi, vide, j’accueille
ton monde maladif et étrange.
Poème de Mandelstam (1910)-Traduction de François Kérel
Autre traduction du 1er quatrain ::
L’ouïe fine tend la voile
le regard dilaté se vide
Et le coeur inaudible des oiseaux
nocturnes plane à travers le silence.