Prends , pour ta joie
Prend dans mes paumes , pour ta joie ,
Un peu de soleil et un peu de miel ,
Les abeilles de Perséphone nous l’enjoignent .
On ne peut détacher la barque non amarrée ,
Ni entendre l’ombre chaussée de fourrure ,
Ni vaincre , dans la vie épaisse , la peur .
Il ne nous reste plus que ces baisers
Velus comme les petites abeilles
Qui meurent à la porte de la ruche .
Elles bruissent dans les fourrés limpides de la nuit .
Leur patrie est l’épaisse forêt du Taygète ,
Leur aliment : le temps , la bourrache , la menthe .
Prends pour ta joie mon sauvage présent ,
Ce pauvre collier sec d’abeilles mortes
Qui ont transformé le miel en soleil .
1920
(Traduction de Philippe Jaccottet)
Commentaires 2
Sa poésie est vraiment lumineuse.
Merci pour votre visite !
Je viens de commencer la lecture des souvenirs de Nadejda Mandelstam : Contre tout espoir( tel-Gallimard) afin de mieux connaître la vie de Ossip : quels destins