Le quatrain que feit Villon quand il fut jugé à mourir
Je suis François, dont il me poise
Né de Paris emprès Pontoise
Et de la corde d'une toise
Saura mon col que mon cul poise
Je suis François, cela me pèse,
Né à Paris près de Pontoise,
Et de la corde d'une toise
Mon cou saura que mon cul pèse !
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Je suis François. Aragon a entendu cette voix lui qui, pendant la Résistance, se renomme François la colère. Il signe ainsi son texte clandestin Le Musée Grévin en 1943.
Cette même année il écrit un poème en contrepoint du quatrain de Villon :
« Je suis François C’est le nom que j’ai pris … Où je suis né fait peu de différence ».
À la dernière strophe, après avoir joué avec sa connaissance du Moyen Âge : « François de France ainsi qu’on dit Marie », – le lecteur doit comprendre Marie de France, il proclame son modèle : « J’emprunte à Villon cette ritournelle / Toute chanson poignante est de Paris ». La poésie de Villon vit.
(Fin de l'article de Jacqueline Cerquiglini-Toulet, ««Je suis François, dont il me poise». Villon ou l’art de la fuite», Acta Litt&Arts En ligne, Acta Litt&Arts, Relire Villon : Lais, Testament, Poésies diverses, mis à jour le : 27/12/2020, URL : http://ouvroir-litt-arts.univ-grenoble-alpes.fr/revues/actalittarts/624-presentation-relire-villon-a-l-aune-de-son-epitaphe.