Écoutez Franklin Hamon (Romance du concerto No1 en mi mineur de Chopin)
Douce chanson
Comment tenir mon âme, de sorte
qu’elle ne touche pas la tienne ? Comment
la tendre haut par-dessus toi vers d’autres choses ?
Je voudrais tant l’héberger quelque part, auprès
d’une chose perdue dans l’ombre,
en un lieu étranger, tranquille, qui
ne continue pas à vibrer quand vibrent tes graves.
Mais tout ce qui nous effleure, toi et moi,
nous unit comme un archet qui tire
de deux cordes une seule voix.
Sur quel instrument sommes-nous tendus ?
Et quel musicien nous tient-il dans sa main ?
Ô douce chanson.
(Rainer Maria Rilke)
::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::::
Wie soll ich meine Seele halten, daß
sie nicht an deine rührt? Wie soll ich sie
hinheben über dich zu andern Dingen?
Ach gerne möcht ich sie bei irgendwas
Verlorenem im Dunkel unterbringen
an einer fremden stillen Stelle, die
nicht weiterschwingt, wenn deine Tiefen schwingen.
Doch alles, was uns anrührt, dich und mich,
nimmt uns zusammen wie ein Bogenstrich,
der aus zwei Saiten eine Stimme zieht.
Auf welches Instrument sind wir gespannt?
Und welcher Geiger hat uns in der Hand?
O süßes Lied.