Écoutez Jacques Doyen
Chevaucher
Chevaucher chevaucher, chevaucher , le jour, la nuit, le jour.
Chevaucher , chevaucher, chevaucher .
Et le coeur est si las maintenant, et la nostalgie si grande. Il n'y a plus de montagnes, à peine un arbre.
Rien n’ ose se lever. Des cabanes étrangères accroupies auprès de puits fangeux., ont soif .
Pas une tour à l’horizon .
Et toujours la même image.
On a deux yeux de trop.
La nuit parfois, on croit connaître la route .
Peut-être refaisons-nous nuitamment l’étape que nous avons péniblement parcouru sous un soleil étranger ?
C'est possible.
Le soleil pèse , comme chez nous au coeur de l'été. Mais c'est en été que nous avons fait nos adieux.
Les robes des femmes ont longtemps brillé dans la verdure .
Voilà longtemps que nous sommes à cheval .
C’est donc sans doute l’automne .
Là tout au moins où des femmes tristes nous connaissent .
Extrait de La chanson de l’amour et de la mort du cornette Christoph - Rainer Maria Rilke