Encrier 87

Texte de Gérard : Ariane

Dans la forêt de ton enfance , avec un quinquet tremblotant , tu essayes de rallumer un peu d’hier à la chandelle du présent . Mais difficiles à retrouver sont les chemins , et les chemines où tu cheminais l’âme en joie , d’une aérienne semelle . Un vrai bazar embouteille maintenant la clairière si aimante où tu aimais à dessiner un avenir à la mesure de tes songes . Ma petite soeur Ariane , tu as semé des cailloux blancs , mais ils ressemblent à tous les autres et tu ne reconnais pas les tiens . D’un pas traînant de somnambule , tu erres et te cognes aux arbres nouvellement dressés et tu n’arrives pas à rembobiner le fil que tu offris voici peu à Thésée . Il te faut maintenant , bûcheronne réprouvée , casser l’hiver à coups de tâche . Je salue ton joli courage de continuer à vivre en dépit de la vie .