Association Encrier - Poésies

Rencontre avec divers poètes Rencontre avec Yamabé no Akahito (début du VIII° siècle):

Yamabe no Akahito par Kuniyoshi

Kenneth White cite ce poème du poète japonais Yamabé no Akahito dans "La figure du dehors" page 153

田 子 の 浦に

う ち 出 で て 見 れ

白 妙 の

富士 の 高嶺 に

雪 は 降 りつ つ

Tago no ura  ni

uchi idete mireba

shirotae non

Fuji no takane ni

yuki wa furi tsutsu


En sortant sur la baie de Tago,

levant les yeux, 

lin blanc

est le haut sommet de Fuji,

où la neige continue de tomber.

Yamabé no Akahito (début 8e siècle)



4e poème du Hyakunin isshû


Analyse du blog "Mille étés" du poème



"Ce poème, est  une image   idéalisée ,  presque    magique : le poète    arrive sur la baie de Tago  ( Tago no ura  ni )  et aperçoit un  sommet en lin blanc  ( shirotae no )  du Fuji  ( Fuji no takane ), où la neige  continue de tomber  ( furitsutsu ) . C'est comme si  le sujet lyrique   pouvait voir  la neige  s'accumuler  avec le temps .   Mais dans une image idéalisée, la place de la  baie de Tago d'Akahito (田 子 の 浦Tago no ura )  devient floue et nous ne savons pas si l'actuelle baie de Tago est encore la même, - probablement pas.

Et la blancheur est différente -  shirotae no,  qui indique la couleur blanche, est un  makura-kotoba 枕 詞ou un mot d'oreiller, qui est une expression fixe, qui a au moins en partie perdu sa vraie signification.  S hirotae n o  précède généralement des mots comme  neige  (雪 yuki ) ou  nuages  (雲 kumo ), mais aussi  robe s (衣 koromo ) ou  manches    (袖 sode ), de sorte que la blancheur des  shirotae no  est souvent comprise  et traduite  par rapport aux tissus blancs , ce qui ajoute aux nuances légèrement différentes du poème. "


Dans son livre , (publié en 1978), Kenneth White précise,page 153 :

Je viens de trouver la traduction due à WilliamPower de Hyakunin isshû, Oxford, Clarendon press 1909, de ce poème japonais ,écrit au VIIe siècle par Yamabe no Akahito :

Il évoque une promenade le long du rivage à Tago, le sommet blanc du Fuji étincelant à travers la neige qui tombe, et exprime assez précisément les intuitions encore tâtonnantes de l'auteur du présent essai vis-à-vis du "monde blanc"