LE PRÉNOM
En pleurant, il me dit qu’il doit changer de prénom de naissance : s’appeler Donald , comme le Donald que tout le monde connaît, lui est devenu un fardeau trop lourd à porter.
Moi non plus, à son âge , je n’aimais pas mon petit nom qui me rendait fille et garçon à la fois, hermaphrodite (comme ... les vers de terre et les serpents...), puisqu’il se composait de deux prénoms, l’un masculin accouplé à un second féminin. J’aimais beaucoup la fin de mon prénom : Line.
Line : c'est doux comme une caresse maternelle.
Par amour pour leur enfant unique, pour le protéger(?) des tourments de la vie, mes parents m’ avaient voulue indépendante des autres, complète, autosuffisante . Dans leur esprit, le premier cadeau à m' offrir, c’était mon prénom.
Malheureusement(?), en grandissant, mon corps s’est transformé fémininement, et une attirance pour la virilité a suivi...
Cette force irrépressible a pris le pas sur le devoir d’obéir, j’ai dû divorcer de mon prénom et partir en dénicher un très féminin, au bout du monde.
Au bout d’un certain temps, hélas(?), cette nouvelle identité et moi n’avons plus pu vivre ensemble : je me sentais imposteur, impostrice, imposteuse (comme vous voulez!)
J’avais perdu mon identité.
Alors j’ai décidé de renouer avec mon prénom d’origine qui, finalement, me plaît bien aujourd’hui: je m’appelle Yveline.
Commentaires 1
...est-ce si loin le bout-du-monde ? et pour en revenir il faut en payer le prix... d'un abandon, d'un oubli ou d'un reniement ? peut-être...mais jamais celle (ou celui) qui reste toujours si présent...