Les vieux poètes en habits raides ,
Ils ont aussi franchi la porte, un soir d’été
Et, le temps d’une abeille,
La petite flamme immortelle
A dansé dans leurs yeux.
Tard dans la nuit, en revenant du bal,
Ils ont pissé dans le canal,
Contre le mur du cimétière,
Et du silence autour fort comme une montagne,
Descendait le torrent de soie des peupliers.
Déjà beaucoup de morts étaient en travail sous la terre,
Mais dimanche et l’oubli même les apaisaient,
Et la herse à l’envers au bout d’un champ luisait,
Tenant entre ses dents du foin mêlé d’étoiles.
A mi-côte ils ont appelé :
Pour rien, pour le plaisir d’entendre
Leurs voix se perdre au fond des granges, des greniers
Remplis d’un blé houleux comme le corps des femmes,
Et puis dans la rumeur toujours en marche sous la nuit.
(Retour au calme/Le retour du Bal)