Textes d’atelier de Renaud (retouchés)
1
Du bleu jusqu’au vert. Je me sens comme une eau nuancée qui se meut à l'œil humain en fonction des nuages, de l’heure, de l’agitation en surface, de la profondeur de l’endroit.
Tantôt bleue de roche, pure, énergique, une rivière qui coule dans les Pyrénées.
Tantôt moirée, verte de profondeur et rose à fleur de vague, la Méditerranée méditant sur les dernières minutes du soleil à l’horizon.
Je vais du bleu au vert, de la flaque au lac, des marécages à la mangrove, sentiments fleuves du bleu au vert, de la source à l’océan.
2
À tous ces moments, lucioles dans la nuit profonde.
À ces moments qui font danser les coeurs, qui nous prennent par la main et nous rendent joyeux.
Je revis cet instant: au bout d’une demi-journée d’ascension difficile, du niveau de la mer jusqu’au sommet d’une falaise d’où coulait un rideau brumeux, au sommet, le front transpirant, la bouche ouverte pour inhaler de l’air au maximum, à cet instant, je me suis retourné pour admirer tout le chemin parcouru.
Face à moi, un arc-en-ciel géant enrobait toute la vallée, pour d’un geste circulaire me dire « au revoir ». À cet instant, le dénivelé s’est évaporé et tous les sourires rencontrés lors des derniers jours passés, se sont confondus en un sentiment d’exaltation aérien.
Ce passage là, je le croque quelquefois quand je me promène dans ma mémoire, à la recherche d’un souvenir guimauve.
À tous ces moments, phares dans la nuit profonde.