ECRITURE À 8 MAINS À PARTIR DE LA PHOTO CI-DESSOUS
IL S'AGIT d’un arlequin chatoyant qui ressemble à un polichinelle. Toutes ces multiples couleurs font penser à un arc -en- ciel après la pluie. Il est là aujourd’hui pour égayer une fête médiévale où se côtoient ménestrels, troubadours et cracheurs de feu autour de mets de l’époque et hydromel
ON PEUT REMARQUER en arrière-plan de la fête les ruines d’un château fort; les ruines sont très bien entretenues, il n’y a pas de reconstruction, les ruines consolidées restent des ruines.
JE PRÉCISE que tous ont débarqué d’un autre monde. Ils n’ont rien des êtres humains que l’on avait l’habitude de voir. Comme s’ils avaient subi une mutation.Impossible de savoir comment ils avaient atterri là. Engin spatial méconnu, résultat de cette fameuse mutation que les anciens craignaient en constatant les modifications de leurs enfants et petits-enfants.
Le grand-père Raymond assis seul sur un banc de granit face de ce spectacle s’interroge et se demande si les deux verres d’hydromel qu’il a bu l’ont assommé au point de voir ce qui n’existe pas ou alors si durant ces deux années-covid le monde a changé au point que lui se sente complètement inadapté à ce qu’il a sous les yeux. Il est terriblement inquiet , il se demande s’il a encore sa place, quand une sorte d’arlequin multicolore s’assoit près de lui et entame la conversation :
« Quel âge me donnez-vous » dit-il au vieillard?
Sans attendre la réponse il continue :
«Je n'ai pas même vingt-huit ans, je suis bac+8 ou 9, je ne sais plus, et je ne trouve pas ma place dans ce monde. J’en ai même perdu le goût de la vie et figurez-vous Monsieur, vous qui avez l’âge de mon grand-père, figurez-vous que je cherche ma couleur pour trouver mon chemin. C’est assez dramatique , je tente l’expérience de me vêtir de toutes les couleurs de l’arc-en -ciel dans l’espoir fou et vital que l’une s’imprime en moi, parce que jusqu’à ce jour , je n’arrive pas à être autrement que sombre,si sombre »