Association Encrier - Poésies

Rencontre avec divers poètes Rencontre avec Gilles Vigneault : Chanson vieillotte

Écoutez Jacques Douai

Chanson vieillotte

Mourir si délicatement,

Qu'on ne sente aucun mouvement,

Passer de la vie à trépas,

Sans qu'on entende un bruit de pas.


Mourir si délicatement,

Qu'il n'y ait pas d'enterrement,

D'absoute ni de libera,

Ni fleurs ni pleurs ni embarras.


Mourir si délicatement,

Qu'on en oublie le testament,

Mourir si loin du cimetière,

Qu'on en oublie jusqu'aux prières.


Mourir au bord d'une fenêtre,

Si poliment que le vent même,

Ne s'en aperçoive qu'à peine.


Mourir pendant qu'un air de flûte,

Dessine au loin son arabesque,

Ne pas mourir mais mourir presque.


Cela se dit mourir, ma belle,

Cela se dit mourir d'amour.

Commentaires 1

  • Barisain-Monrose

    Splendide !
    Cela rappelle les poèmes d'Aragon: "toute une nuit j'ai cru tant son front était blême" et " Maintenant que la jeunesse machinale m'a trahi" chantés aussi par Jacques Douai.
    Merveilleux poème et merveilleux chanteur !

    Barisain-Monrose