Par la très pure lune aux nues mêlée,
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Les printemps, les étés passeront ;
Toujours les paysans, les ouvriers danseront ;
Des fleurs par les jeunes gens seront jetées,
Des jeunes filles, flexibles plantes, seront aimées ;
Sous les astres indifférents le même drame sera joué.
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Puis la commune mort sur nous tous dansera
Et pour toujours vainement nous attendrons
Que sur nous la lune aux nues se mêle,
Que les herbes soient mouvantes,
Que l’espace pèse,
Que les limites soient présentes.
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Nous savons :
Un petit peu de bruit subsiste après nous :
Bruits de roseaux penchants, d’herbes hésitantes
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Nous rêverons alors
Que nous eûmes,
Fuyants sous la lune,
Les nuages, les vents pour parents.
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Ceux qui auront pensé, ceux qui jamais n’auront pensé,
Ceux qui furent couleur d’usine, ceux qui furent couleur de pré
Ceux qui furent château ceux qui furent chaumine
Loin de la vue des nues connaîtront le même regret.
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Pendant quelques ans
La même mort tous les atteindra
Nous avons troublé l’ordre avec nos rêves
L’espace a tout le temps pour se venger ;
Il nous couvre.