Réédition d'un billet de mai 2015
Écoutez Michel Arbatz
L 'illettré
Devant les bois, les blés, j'étais béat benêt :
Je lisais ce qui ne se lit pas :
Les nuages, les vents, les rochers, les ébats
De la lune dans les bois .
Et le ciel avec son grand étang courbé
Où le soleil tout le jour accroît son caillou ,
Onde par onde, et le déferlement changeant
Des nuages disposaient de moi .
Les arbres tournaient lentement en moi
Leurs pages tantôt bruyantes, tantôt muettes ,
Tantôt épaisses et jaunies, les saisons
Me donnaient des leçons .
Armand Robin -p.144 Fragments Gallimard 1992 et aussi In Le cycle du pays natal, © La part commune, 2010 p.50